Se faire prendre en charge ou s’en charger? Avez-vous déjà entendu cette ‘expression’ par rapport à l’accouchement?
Ceci n’est pas une opinion fondée sur le système médical, mais plutôt un questionnement,…un regard curieux. Où est passé notre capacité de ressentir, … de savoir?
Comment en sommes-nous arrivés à donner autant de notre confiance à ‘l’extérieur’ pour nous faire accoucher?
Je vais être honnête avec vous. Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, mon 1er réflexe fut de me céduler un rendez-vous avec le médecin. À ce moment, je n’aurai jamais au grand jamais songé à accoucher à la maison, mais plus j’avançais dans ma grossesse, plus je voyais et ressentais les options,…la possibilité de choix.
Mon intention était claire : Je voulais accoucher naturellement à l’hôpital, sans interventions. J’ai depuis toute jeune été du type à détester les médicaments pour pallier aux douleurs et symptômes physiques alors je voulais m’ouvrir cette porte et voir, tout en restant alerte aux imprévus, mais fermée aux opinions et histoires de toutes sortes autour.
J’avais 9 mois,…
9 mois pour apprendre à connaître mon Corps plus, pour me ‘’tasser du chemin’’ et lui faire confiance, pour l’écouter dans ses préférences, dans ses besoins. Respirer. Faire de la place. Laisser la peur passer.
9 mois pour suivre mon intention d’être dans ce qu’on appelle le moment présent.
Je tiens à préciser que je n’avais pas l’OBJECTIF d’accoucher naturellement, mais bel et bien l’intention, l’intérêt, le souhait, … venant avec une attitude de découverte : ‘’Wow, voyons ce que tu peux faire, corps, et enseigne-moi!’’
Pourquoi je souligne le mot objectif,…et bien parce que notre société tend vers l’objectif, vers les résultats, vers la performance. TEND.
Qui dit objectif fixe dans le temps dit souvent attachement, attente,…non? et le corps m’a montré que dans cette équation, il se tend. Quelque chose à l’intérieur est sur-stimulé plutôt qu’en paix et en confiance. Pour certains projets concrets c’est requis bien sûr, mais pour donner naissance, c’est autre chose.
Rentrons dans le sujet de la tension, de la douleur,…
Durant toute ma grossesse et dans mes explorations, j’ai vite compris que toute résistance à ce qui ‘était’ créait de la douleur (et vous savez qu’en étant enceinte, tout peut apparaître!). J’ai donc utilisé cette porte d’entrée pour apprivoiser ce qui ‘faisait mal’. Et si en fait cette douleur était en fait amplifiée par moi? Par mes états d’esprits, par mon désir de contrôler, de vouloir que les choses soient autrement? Et si j’apprenais de cette douleur et je l’accompagnais avec présence au lieu de la combattre?
La lumière se trouve réellement sous la noirceur.
Mes jambes ankylosées étaient donc devenues mes ‘’meilleures amies’’ lorsque je m’assoyais méditer et une opportunité de pratiquer mon corps à rester avec les sensations, sans chercher à changer quoi que ce soit. N’est-ce pas que les fourmillements, lorsque la jambe se dés-ankylose, sont signes que le sang recommence à circuler? Ça fait mal non? On souffre, …mais pourtant les tissus sont en train de reprendre vie!
Et si c’était pareil pour une grande partie de ce qu’on met dans la catégorie ‘’douleur’’?
J’étais dans une étape de ma vie où j’avais choisi de créer de l’espace autour de moi, de me retirer du rythme urbain, … et ceci a fait de sorte à ce qu’une partie de moi redevienne animale, instinctive, sauvage,…
C’est bien sûr avec recul et toute humilité que je vous partage cela puisque sur le coup, je ne m’en rendais pas autant compte.
Ce que cette connexion à mon corps à engendrer est une sensibilité accrue à ce qui se passait en moi et autour.
…
Je vais maintenant aller à ce qui m’a initialement amenée à écrire ce texte, c’est-à-dire ce que mon corps m’a appris en terme de différence entre l’accouchement chez soi vs à l’hôpital.
Comme je l’avais mentionné dans mon 1er texte décrivant mon expérience de grossesse et d’accouchement, la majorité de mon travail c’est fait à la maison, d’une façon très organique, dans mon lit, dans mon environnement. Mon corps reconnaissait ‘’l’énergie’’ autour, autrement dit, l’ambiance m’était familière.
N’est-ce pas qu’automatiquement notre corps est détendu lorsque nous nous sentons chez soi?
D’un point de vue physique, comme je l’ai mentionné ci-haut, la douleur apparaissait le plus lorsqu’il y avait des tensions dans mon corps, de la résistance. Autour de l’utérus oui, mais aussi dans mes pensées, lorsque je les laissais m’envahir ou qu’elles s’identifiaient à des peurs. Donc, dans mon cas, plus j’étais baignée dans mon état second méditatif, moins mon corps souffrait. Je donne comme exemple le chemin en voiture vers l’hôpital. Toute secousse, freinage, arrêt brusque ou accélération nerveuse créait des murs en moi, mes muscles se raidissaient. Plus la zone utérine se tendait, moins les contractions étaient efficaces et plus j’étais en ‘douleur’. L’utérus a besoin d’espace et de flexibilité pour fonctionner de façon optimale.
Une fois arrivée à l’hôpital, quelque chose de particulier c’est passé. Mon travail s’est arrêté, ou presque. Mes contractions ont diminuée et je suis restée pendant 5h à 9 cm. Quelle en était la raison?
Au niveau de mon corps, je l’ai tout de suite sentie. Cette différence entre le confort de ma maison et l’ambiance de l’hôpital. Il y avait de la tension. Il ne faut pas oublier que nous sommes de nature sensible les humains, et plus nous créons de l’espace en nous, plus nous ressentons ce qu’il se passe autour. Il suffit d’une personne nerveuse ou stressée ou inquiète autour que le corps réagit, absorbe. Oui. C’est ‘contagieux’. Vraiment. Rien n’est à blâmer à l’extérieur, mais c’est intéressant d’en être conscient et de savoir que nous en sommes affectés.
Il m’a donc été demandé de pousser après quelque temps de contractions ‘non-efficaces’,…j’ai dû forcer. Bien sûr exténuée et sous l’influence d’une certaine pression, j’ai poussé malgré moi. Mon corps me disait attend, mais j’ai suivi les directions.
Je me suis bien demandé par après pourquoi la poussée ne c’était pas déclenchée seule. À savoir ce qui avait bien pu pouvoir freiner mon garçon à sortir. Est-ce que mon corps était trop plongé dans un état ‘second’ au point que l’hormone nécessaire à la poussée n’arrivait pas à être secrétée? Peut-être que dans l’environnement ou dans le subconscient, il y avait de la résistance, de la peur.
Ne pensez-vous pas sincèrement que les tissus sont intelligents? De mon côté, j’en témoigne constamment,…en moi. Ils ont une raison de se tendre, de ne pas laisser circuler. En quelque sorte, ils protègent lorsque quelque chose n’est pas clair ou ‘aligné’ avec nous. C’est vraiment génial de découvrir comment le corps fonctionne, directement sous nos yeux!
Mais bon! Malgré les protocoles, malgré la déchirure, j’ai eu un superbe accouchement naturel, une superbe expérience qui m’a fait tant apprendre!
Et vous?
Qu’avez-vous appris et découvert?
—–Parenthèse ‘mentale’ :
// Sans trop entrer dans ce sujet, je dirai que lorsque le corps est dans le meilleur environnement pour stimuler ses endorphines (anti douleur naturel) et son ocytocine (hormone de l’amour et meilleure amie de l’utérus pour déclencher les contractions) la production d’adrénaline (hormone de l’urgence, de l’action, du stress, souvent associé à la peur) se voit réduite.
1+1=2. Dans un environnement qui nous rassure et dans lequel nous sommes confortables, l’adrénaline baisse et le corps se relaxe, la péridurale (anti douleur synthétique) et le pitocin (déclencheur de contractions synthétique) sont moins requis. //
Ok. Je mets la théorie et le mental de côté. Allez, retournez dans l’EXPÉRIENTIEL 🙂